Vous venez de recevoir un mail étrange prétendument envoyé par la gendarmerie nationale. Ce message vous accuse de graves délits comme la pédopornographie ou le terrorisme et vous menace de poursuites judiciaires si vous ne répondez pas rapidement. Surtout, ne paniquez pas ! Il s’agit très probablement d’une tentative d’escroquerie appelée phishing ou hameçonnage. Voici tout ce que vous devez savoir sur cette arnaque répandue et surtout, comment réagir de la bonne façon.
️♂️ Reconnaître un faux mail de la gendarmerie
Le phishing est une technique frauduleuse où le cybercriminel se fait passer pour un tiers de confiance comme une administration afin d’obtenir des données personnelles et bancaires dans le but d’escroquer ses victimes. Dans le cas du faux mail de la gendarmerie, l’escroc cherche à faire peur en usurpant l’identité des forces de l’ordre. Voici les signes qui doivent vous mettre la puce à l’oreille :
Le message n’est pas envoyé depuis une adresse officielle en @gendarmerie.interieur.gouv.fr ou @interieur.gouv.fr
Il comporte de nombreuses fautes d’orthographe et de grammaire, ce qui est impensable de la part d’une administration
Il vous accuse de faits graves (pédophilie, terrorisme…) sans aucune preuve tangible
Il vous met sous pression en exigeant une réponse très rapide sous peine de lourdes conséquences
Il contient des logos approximatifs censés représenter la gendarmerie ou la police
L’adresse IP de votre ordinateur mentionnée est erronée ou fantaisiste
Le mail est signé de noms de gradés de la gendarmerie ou police qui n’existent pas ou plus en poste
Si vous avez le moindre doute, ne répondez surtout pas au message et ne cliquez sur aucun lien. Les forces de l’ordre ne procèdent jamais de cette manière. En cas de soupçons réels, vous seriez directement convoqué au commissariat ou à la gendarmerie. Conservez bien le mail frauduleux, il servira de preuve.
Que faire quand on est visé par cette escroquerie ?
Recevoir ce genre d’accusations peut être très stressant, d’autant plus quand le message semble provenir d’une autorité officielle. Mais pas de panique, vous n’avez rien à vous reprocher et n’êtes pas en danger si vous adoptez les bons réflexes :
Ne répondez en aucun cas à l’expéditeur du mail, cela ne ferait que confirmer que votre adresse est valide
Ne cliquez surtout pas sur les liens, n’ouvrez pas les éventuelles pièces jointes qui pourraient contenir des virus
Si vous avez commencé à échanger avec l’escroc, cessez immédiatement tout contact
Si vous avez donné vos coordonnées bancaires ou virés de l’argent, faites immédiatement opposition auprès de votre banque
Rassemblez toutes les preuves en votre possession (mails, captures d’écran, justificatifs…)
Signalez la tentative d’escroquerie sur la plateforme officielle de la police PHAROS, même si vous n’avez pas donné suite
Déposez plainte auprès de votre commissariat ou gendarmerie si vous êtes victime d’une perte financière
Pour obtenir de l’aide, contactez Info Escroqueries au 0805 805 817 (gratuit) ou une association d’aide aux victimes au 116 006
En aucun cas vous ne risquez des poursuites judiciaires si vous n’avez rien à vous reprocher. Il s’agit d’une pure tentative d’extorsion basée sur la peur et la crédulité des victimes.
Comment les autorités réagissent face à ces arnaques
Les faux mails de convocation de la gendarmerie ou de la police sont hélas monnaie courante. Les escrocs adaptent régulièrement le contenu de leurs messages mais le procédé reste le même : faire peur aux destinataires avec de fausses accusations pour leur soutirer de l’argent.
Bien conscientes du problème, les forces de l’ordre multiplient les avertissements auprès du grand public et s’organisent pour traquer les cybercriminels. Une enquête est d’ailleurs en cours après une vague de faux mails au nom de la Brigade de Protection des Mineurs fin 2020. Sur les dernières années, ces arnaques auraient fait plusieurs milliers de victimes, avec un préjudice financier estimé à plus de 3,3 millions d’euros. Pire encore, au moins 6 personnes se seraient suicidées après avoir reçu ces terribles accusations mensongères.
Face à l’ampleur du phénomène, policiers et gendarmes coopèrent étroitement. 19 personnes soupçonnées d’avoir participé à ces escroqueries ont d’ailleurs été interpellées en juin 2024 en France et en Belgique, dans le cadre d’une vaste opération judiciaire. Elles risquent jusqu’à 10 ans de prison.
La gendarmerie a aussi déployé le protocole DMARC permettant d’authentifier les emails provenant de son domaine officiel et de bloquer une partie des messages frauduleux. Un logo officiel devrait aussi être mis en place prochainement pour certifier les vrais mails des forces de l’ordre. Mais la vigilance de chacun reste indispensable pour éviter de tomber dans le panneau.
️ Comment se protéger du phishing en général ?
Au-delà des faux mails de la gendarmerie, le phishing peut prendre de multiples formes : faux message des impôts, de la CAF, d’un réseau social, d’une banque… Si les techniques s’affinent, il est toujours possible de repérer une tentative d’hameçonnage en étant attentif à ces signaux d’alerte :
L’expéditeur utilise une adresse générique (gmail, hotmail…) au lieu d’un mail professionnel officiel
Le message est bourré de fautes, utilise un français approximatif et une mise en page douteuse
Il commence par une formule impersonnelle (« Cher client », « Bonjour »…)
Le ton est alarmiste, menaçant et exige une action urgente de votre part
Il vous réclame des données personnelles (identifiants, coordonnées bancaires…) souvent via un lien externe
L’objet et le contenu du mail sont trop beaux pour être vrais (gain à une loterie, remboursement, héritage…)
L’adresse du lien hypertexte ne correspond pas à celle du site officiel de l’organisme évoqué
Pour vous prémunir des risques d’hameçonnage, adoptez les bonnes pratiques :
Ne communiquez jamais d’informations sensibles par mail ou téléphone
Vérifiez systématiquement l’adresse d’expédition avant de cliquer ou répondre
En cas de doute sur un mail, contactez directement l’organisme par vous-même
Utilisez des mots de passe robustes et différents pour chaque compte en ligne
Mettez à jour régulièrement vos appareils et antivirus
Sauvegardez fréquemment vos données essentielles sur un support externe
Formez-vous et restez informé sur les nouvelles menaces comme le faux mail gendarmerie
Si malgré ces précautions vous êtes victime de phishing, réagissez rapidement pour limiter les dégâts. Prévenez votre banque en cas de piratage de vos comptes. Changez tous vos mots de passe. Signalez au plus vite le mail frauduleux aux autorités compétentes en transférant le message à :
Signal-spam.fr qui recense les expéditeurs malveillants
Phishing-initiative.fr qui analyse les liens frauduleux
Cybermalveillance.gouv.fr, la plateforme d’assistance aux victimes de piratage
Pharos via internet-signalement.gouv.fr
Directement à l’organisme dont l’identité a été usurpée
En utilisant tous les canaux à votre disposition, vous contribuez à enrayer la propagation des tentatives de phishing. Même s’il est impossible de les éliminer totalement, une meilleure prévention et une mobilisation collective permettront de réduire le nombre de victimes de ces arnaques pernicieuses. Alors face à un mail douteux, adoptez le bon réflexe : restez zen et signalez !
En résumé pour réagir face à un faux mail de la gendarmerie
Si vous recevez un mail d’apparence officielle vous accusant de délits graves et réclamant une réponse urgente, c’est certainement une escroquerie. N’y donnez surtout pas suite et collecter toutes les preuves. Signalez ensuite le mail sur les plateformes dédiées (Signal Spam, Pharos, Cybermalveillance…) et portez plainte en cas de préjudice financier.
En appliquant ces conseils, vous éviterez de grossir les rangs des victimes de cette arnaque aussi cruelle que répandue. Alors faites passer le message autour de vous, surtout auprès des personnes les plus vulnérables. Avec de la pédagogie et de la solidarité, il est possible de mettre en échec ces cybercriminels sans scrupule qui jouent sur la peur et le désarroi de leurs cibles.
Vous savez désormais comment réagir face à un faux mail de convocation de la gendarmerie ou de la police. Mais au moindre doute, n’hésitez pas à demander conseil à votre entourage ou aux autorités compétentes. C’est en unissant nos forces que nous ferons reculer ce fléau numérique !