Les faux documents sont de plus en plus répandus de nos jours. Que ce soit un faux diplôme pour décrocher un job, un faux bail pour une location ou encore une fausse fiche de paie pour obtenir un crédit, les possibilités de fraude documentaire sont nombreuses. Savoir détecter un faux document est donc devenu indispensable pour se protéger des arnaques et préserver ses intérêts.

Mais comment reconnaître un document falsifié quand les techniques de fraude sont de plus en plus sophistiquées ? Heureusement, il existe des moyens simples et efficaces pour repérer les faux, que l’on soit un particulier ou une entreprise. Des contrôles visuels à l’oeil nu aux technologies avancées comme l’intelligence artificielle, zoom sur les meilleures méthodes pour authentifier un document.

Le fléau de la fraude documentaire

Le faux et l’usage de faux constituent un délit passible de sanctions pénales. Selon le Code pénal, un faux document est une « altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques ».

En clair, produire un faux document consiste à fabriquer de toute pièce ou modifier un document existant pour tromper et obtenir un avantage indu (argent, bien immobilier, emploi, etc). L’utilisation d’un faux document, appelée « usage de faux », est également condamnable, même si son auteur n’a pas lui-même fabriqué le faux.

Les chiffres sont éloquents. Entre 2017 et 2019, la fraude documentaire et identitaire a bondi de 164% en France selon un rapport parlementaire. Son coût est estimé à 5% du chiffre d’affaires des entreprises. Avec la dématérialisation des échanges et la banalisation des outils de retouche photo, la fraude s’est démocratisée. Les faux documents pullulent : fausses pièces d’identité, faux RIB, fausses factures, faux diplômes, fausse attestation, etc.

Tout le monde peut être victime de fraude documentaire : particuliers, entreprises, banques, assurances, collectivités. Les conséquences peuvent être lourdes : perte financière, contentieux judiciaires, atteinte à la réputation… D’où l’importance de savoir déceler un faux document. Mais comment faire ?

Premiers réflexes pour authentifier un document

Faux grossier ou création très élaborée, un document falsifié laisse toujours des traces. Pour repérer les faux, quelques bons réflexes suffisent bien souvent :

Examiner attentivement le document à l’oeil nu. Vérifier la cohérence des informations, la qualité du support (papier, impression…) et la présence d’éventuelles imperfections (ratures, taches, plis suspects…).

Comparer le document douteux à un modèle original. Des différences de couleur, de police, de format ou de contenu peuvent trahir un faux.

Contrôler les éléments d’authentification comme le filigrane, l’hologramme, le timbre ou la signature qui sont plus difficiles à imiter.

Utiliser une loupe ou une lampe UV pour mettre en évidence des altérations invisibles à l’oeil nu.

Consulter les sources externes comme un annuaire d’entreprise pour une fiche de paie ou les registres de l’état civil pour un acte de naissance.

Ces premiers contrôles permettent de débusquer les faux documents les plus grossiers. Mais face à des fraudes élaborées, l’oeil humain atteint vite ses limites, même pour un expert bien formé. Les techniques de falsification sont désormais d’une telle sophistication qu’elles nécessitent des analyses poussées pour être détectées.

Des technologies pointues pour traquer les faux

Pour parer aux fraudes documentaires les plus subtiles, de nouvelles armes technologiques ont été développées. Elles s’appuient sur l’intelligence artificielle pour traquer les faux en profondeur, au cœur même du document numérique. Voici quelques exemples :

L’Altermetry® détecte les retouches d’image invisibles à l’oeil nu. Cet outil analyse le code source d’un document pour y débusquer la moindre manipulation pixel par pixel (changement de date, de montant, de bénéficiaire…).

Le Deep Learning identifie les fausses factures. Basé sur des réseaux de neurones, cet algorithme compare une facture suspecte à des modèles officiels pour repérer toute différence (logo, tableau, photo…).

Le Face Matching authentifie l’identité d’une personne en comparant deux photos. Cette technologie confronte une photo de pièce d’identité aux images captées en direct par webcam pour confirmer qu’il s’agit bien de la même personne.

Les contrôles de cohérence de données traquent les faux RIB en croisant les coordonnées bancaires du document transmis avec celles enregistrées dans les bases de données officielles.

La blockchain sécurise les documents officiels comme les diplômes ou les actes d’état-civil dans des registres infalsifiables. L’authenticité d’un document peut ainsi être vérifiée en quelques clics.

Ces technologies d’authentification anti-fraude sont d’une redoutable efficacité. Embarquées dans une solution de traitement automatisée des documents, elles permettent aux entreprises de détecter jusqu’à 3 fois plus de fraudes tout en divisant les coûts par deux.

Une solution sur-mesure combinant astucieusement plusieurs de ces outils représente aujourd’hui la meilleure protection contre la fraude documentaire, en complément des contrôles humains. Elle s’adapte au contexte et au type de documents traités pour bloquer toutes les tentatives de fraude, même les plus fines.

Réagir face à un faux document

Que faire lorsqu’on a détecté un faux document ou que l’on soupçonne une falsification ? Il faut réagir rapidement pour faire valoir ses droits et éviter que la fraude ne se reproduise. Voici la marche à suivre :

Alerter les autorités compétentes en déposant plainte au commissariat, à la gendarmerie ou auprès du procureur de la République. Pensez à conserver le faux document comme preuve.
Contester les transactions réalisées sur la base de ce faux pour vous faire rembourser ou annuler vos engagements. Contactez votre banque en cas de fraude au chèque ou au RIB par exemple.
Faire opposition en cas d’usurpation d’identité. Signalez aux organismes concernés (CAF, impôts, sécurité sociale…) que vos documents ont été utilisés frauduleusement par un tiers.
Mandater un expert en écritures pour confirmer le faux. Une expertise graphologique ou documentaire certifiée servira de preuve irréfutable en cas de litige ou de procédure judiciaire contre l’auteur de la fraude.
Vous constituer partie civile pour obtenir réparation. En tant que victime, vous pouvez demander des dommages et intérêts à l’auteur du faux document devant la justice pénale.

Produire ou utiliser un faux document est un délit grave lourdement sanctionné. La loi punit ces infractions de 3 ans de prison et 45 000€ d’amende. Les peines peuvent grimper jusqu’à 10 ans et 1 million d’€ d’amende en cas de circonstances aggravantes. Des peines complémentaires sont aussi prévues : interdiction des droits civiques, fermeture d’établissement, confiscation…

Au delà du volet pénal, l’usage d’un faux engage la responsabilité civile de son auteur. Celui-ci doit réparer tous les préjudices causés à la victime : remboursement des sommes détournées, annulation des contrats, dommages et intérêts pour le préjudice moral et matériel…

Faux documents : les bons réflexes pour s’en prémunir

Au delà de la répression, la lutte anti-fraude documentaire passe d’abord par la prévention et la vigilance de tous. Voici quelques bons réflexes à adopter pour se protéger des faussaires, en entreprise comme dans la vie quotidienne :

Systématiser les contrôles d’authenticité des documents, surtout pour les procédures sensibles (recrutement, souscription de contrat, obtention d’un prêt…).

Protéger ses propres documents en les sécurisant (filigranes, timbres, signatures électroniques…) et en évitant de les diffuser trop largement.

Être vigilant en cas de changement (nouveau fournisseur, nouveau RIB…) et toujours recouper les informations.

‍♂️ Former ses équipes à déceler les faux documents et établir des procédures pour traiter les cas de fraude.

Miser sur la technologie en s’équipant de solutions de détection anti-fraude (contrôle documentaire, analyse d’images, reconnaissance faciale…).

Auditer régulièrement ses processus à risque pour identifier les failles de sécurité et mettre en place les garde-fous nécessaires.

En résumé, comment prouver un faux document ?

Les faux documents n’ont qu’à bien se tenir ! Grâce à une combinaison de bonnes pratiques, de formation et de technologies innovantes, il est désormais possible de les confondre. De l’examen attentif à l’oeil nu aux outils d’analyse les plus pointus, une large gamme de solutions existe pour authentifier un document ou prouver une falsification.

Face à la fraude documentaire qui ne cesse de se perfectionner, la meilleure parade reste la prévention. En sécurisant ses propres documents, en formant ses équipes et en s’équipant de solutions anti-fraude performantes, entreprises et particuliers disposent d’un arsenal complet pour déjouer les pièges des faussaires.

Alors, vous aussi, adoptez les bons réflexes pour traquer les faux documents ! ️‍♂️ Votre vigilance est la clé pour préserver vos intérêts et ceux de votre entreprise. Et n’hésitez pas à faire appel à des experts en cas de doute ou de préjudice. Eux seuls pourront certifier un faux et vous accompagner dans vos démarches pour faire valoir vos droits.

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