Qui n’a jamais entendu cette phrase lorsqu’on était enfant : « N’avale surtout pas ton chewing-gum, sinon il restera collé dans ton estomac pendant 7 ans ! » Cette affirmation a longtemps suscité craintes et interrogations. Aujourd’hui, je vais tirer les choses au clair une bonne fois pour toutes. Voici tout ce que vous devez savoir sur le fait d’avaler un chewing-gum, en me basant sur des sources scientifiques fiables.

Le mythe des 7 ans dans l’estomac

Commençons par le mythe le plus célèbre, celui qui a fait frémir de nombreux enfants : un chewing-gum avalé resterait 7 ans dans l’estomac avant d’être digéré ou expulsé. C’est tout simplement FAUX. Comme l’explique la gastro-entérologue Britta Siegmund dans les colonnes du magazine allemand Die Zeit, « En règle générale, le chewing-gum passe tout à fait normalement dans le tube digestif, sans causer de problèmes. »

Certes, le corps humain n’est pas capable de digérer complètement un chewing-gum, qui est composé de gommes synthétiques dérivées du pétrole. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il va stagner des années dans notre organisme. Au contraire, le chewing-gum suit le même processus que les autres aliments non digérés, comme les fibres par exemple.

Le processus de digestion d’un chewing-gum

Voici comment se déroule l’itinéraire d’un chewing-gum dans notre système digestif :

  1. Lors de la mastication, le chewing-gum libère ses éléments solubles comme le sucre, les édulcorants et les arômes. Ces composants sont absorbés par l’organisme et nous procurent un petit apport énergétique.
  2. La partie insoluble du chewing-gum, à savoir la gomme synthétique, n’est pas digérée par les enzymes de l’estomac et les sucs digestifs de l’intestin grêle. Une pellicule humide se forme autour pour l’empêcher de coller aux parois du tube digestif.
  3. Le chewing-gum non digéré poursuit sa route dans le gros intestin, où il est progressivement fragmenté et dissous par les contractions intestinales.
  4. Finalement, les résidus du chewing-gum sont évacués dans les selles, comme n’importe quel déchet alimentaire (fibres, noyaux de fruits, etc.).

Comme vous pouvez le constater, rien ne laisse supposer que le chewing-gum puisse rester coincé des années durant quelque part dans notre organisme. C’est un pur mythe qui n’a aucun fondement scientifique.

Quels sont les vrais risques d’avaler un chewing-gum ?

Maintenant que j’ai démystifié la fausse croyance des 7 ans dans l’estomac, vous vous demandez peut-être s’il existe d’autres dangers à avaler un chewing-gum. La réponse est oui, mais les risques sont mineurs pour un adulte en bonne santé.

Le principal risque est de s’étouffer en avalant de travers le chewing-gum. Celui-ci peut en effet obstruer les voies respiratoires s’il emprunte le mauvais chemin. C’est particulièrement vrai pour les jeunes enfants, dont le conduit respiratoire est plus étroit. La gastro-entérologue Britta Siegmund souligne d’ailleurs que « Lorsqu’un enfant avale plusieurs chewing-gums, cela peut entraîner une occlusion intestinale, surtout si celui-ci est sujet à la constipation ».

Chez l’adulte, avaler occasionnellement un ou deux chewing-gums ne devrait pas poser de problème majeur. En revanche, en consommer de grandes quantités sur un laps de temps court peut provoquer des troubles digestifs comme :

  • Douleurs abdominales
  • Ballonnements
  • Constipation
  • Diarrhée

Ces désagréments sont dus à l’accumulation de matières non digérées dans l’intestin. Ils restent cependant bénins et temporaires dans la plupart des cas.

Enfin, un dernier point à noter : certains édulcorants présents dans les chewing-gums sans sucre (xylitol, sorbitol, maltitol, etc.) peuvent avoir un effet laxatif si on en consomme trop. Il est donc préférable de ne pas dépasser les doses journalières recommandées, soit 20g maximum pour le sorbitol et le maltitol, et 70g pour le xylitol.

Les bienfaits insoupçonnés du chewing-gum

Maintenant que j’ai clarifié les risques réels liés à l’ingestion d’un chewing-gum, peut-être vous attendez-vous à ce que je le déconseille totalement ? Et bien non, car à dose raisonnable, le chewing-gum peut même s’avérer bénéfique pour la santé. Surprenant, n’est-ce pas ?

Commençons par les bénéfices pour la santé bucco-dentaire. Selon l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD), mâcher un chewing-gum stimule la production de salive, qui contient des substances antibactériennes luttant contre la formation de caries. La salive accrue permet également d’éliminer plus efficacement les résidus alimentaires et de neutraliser les agressions acides subies par l’émail dentaire.

Mais ce n’est pas tout ! De nombreuses études ont mis en évidence les effets bénéfiques du chewing-gum sur la concentration, la mémoire et les capacités cognitives. Une recherche menée en 2011 a par exemple démontré que mâcher de la gomme permettait d’augmenter temporairement les capacités de mémorisation.

Ce regain de concentration serait dû à une meilleure irrigation sanguine du cerveau provoquée par les mouvements de mastication. Le chewing-gum activerait également certaines zones cérébrales impliquées dans les processus mnésiques.

Enfin, dernier avantage et non des moindres, le chewing-gum constitue un excellent remède anti-stress. La mastication répétitive a un effet apaisant qui permet de relâcher la tension nerveuse et de gérer plus sereinement les situations stressantes. D’ailleurs, c’est pour cette raison que le chewing-gum a été introduit auprès des troupes américaines durant la Seconde Guerre mondiale.

Bien choisir son chewing-gum

Au vu des bénéfices potentiels du chewing-gum, vous avez sûrement envie d’en mâcher un dès maintenant. Mais attention, tous les chewing-gums ne se valent pas ! Pour allier plaisir et santé, voici quelques critères à prendre en compte lors de votre sélection.

Composition

Commencez par vérifier la liste des ingrédients sur l’emballage. Même si les gommes synthétiques seront de toute façon peu ou pas digérées, mieux vaut privilégier les chewing-gums sans huile de palme, sans arômes artificiels et sans édulcorants comme l’aspartame ou l’acésulfame K, soupçonnés d’être néfastes pour la santé.

Tournez-vous plutôt vers des gommes à mâcher naturelles, dont la base est constituée de gommes végétales comme la gomme arabique ou la gomme de mastic. Pour l’édulcifier, préférez les polyols dérivés de sucres naturels (xylitol, sorbitol, maltitol) plutôt que le sucre raffiné.

Présence de sucre

Justement, à propos du sucre, cette donnée est importante à prendre en compte selon vos objectifs. Si vous cherchez un petit remonte-moral sucré, un chewing-gum traditionnel conviendra parfaitement. En revanche, si vous souhaitez éviter un apport calorique inutile ou que vous êtes diabétique, optez pour une version sans sucre.

Arômes et parfums

Dernier critère de sélection : les saveurs ! Ici, tout est une question de goûts personnels. Les amateurs de fraîcheur se tourneront vers les parfums mentholés comme la menthe verte ou poivrée. Les gourmands préfèreront peut-être les notes fruitées comme la framboise ou des saveurs plus originales comme le chocolat ou la réglisse.

N’hésitez pas à faire votre marché et à diversifier les plaisirs. Varier les saveurs est également un bon moyen d’éviter la lassitude qui pourrait vous faire augmenter vos consommations.

Comment bien consommer son chewing-gum ?

Maintenant que vous avez tout pour choisir un excellent chewing-gum, il ne reste plus qu’à apprendre à bien le consommer. Car oui, il existe quelques règles d’or à respecter, tant pour votre santé que par respect pour les autres et l’environnement.

Quantités recommandées

Tout est une question de dosage avec le chewing-gum. Les experts recommandent de ne pas dépasser les 10 à 15 gommes par jour chez l’adulte. Au-delà, vous risquez de souffrir de ballonnements, de douleurs abdominales ou d’effets laxatifs désagréables.

Pour les enfants de moins de 6 ans, mieux vaut s’abstenir complètement à cause du risque d’étouffement. Entre 6 et 12 ans, on évitera d’en consommer plus de 5 par jour, toujours sous la surveillance d’un adulte.

Durée de mastication

Une autre donnée à prendre en compte est le temps de mastication. En théorie, les bénéfices du chewing-gum (production de salive, concentration, etc.) sont optimaux après 20 minutes environ. Mais au-delà d’une heure, la gomme commence à durcir et son goût s’altère. Il est donc recommandé de ne pas dépasser ce laps de temps.

Précautions d’usage

Enfin, voici quelques précautions à observer lorsque vous mâchez du chewing-gum :

  • Ne jamais mâcher allongé pour éviter les fausses routes
  • Ne pas trop mordiller pour ne pas user prématurément l’émail dentaire
  • Éviter de respirer par la bouche en mâchant (assèchement buccal)
  • Bien se rincer la bouche après avoir craché la gomme

Jeter ses chewing-gums, un éco-geste essentiel

Dernier point mais non des moindres : la nécessité de jeter ses chewing-gums dans une poubelle une fois que l’on a fini de les mâcher. Vous l’aurez compris, leur composition en fait des déchets ultra-polluants qui mettent des années à se dégrader dans la nature.

Les chewing-gums seraient même le 2ème déchet le plus produit sur la planète après les mégots de cigarette ! L’ONG britannique Just One Ocean estime ainsi que plus de 100 000 tonnes de plastique issu des gommes à mâcher se retrouvent chaque année dans les océans, menaçant la faune marine.

C’est un véritable fléau pour l’environnement. Certaines villes ont d’ailleurs dû lancer des campagnes de sensibilisation chocs, comme la mise en place de « murs de gomme » pour rappeler aux citadins les conséquences désastreuses de leurs négligences.

Alors n’oubliez pas : une fois que vous avez fini de mâcher votre chewing-gum, il faut impérativement le jeter dans une poubelle prévue à cet effet. C’est un geste civique et écologique essentiel pour préserver la planète.

Le chewing-gum éco-responsable, la nouvelle tendance ?

Face à la prise de conscience écologique, de plus en plus de fabricants se tournent vers des gommes à mâcher plus respectueuses de l’environnement. Exit le plastique, ces nouveaux chewing-gums misent sur des ingrédients entièrement naturels et biodégradables.

C’est par exemple le cas de la gomme à mâcher Gumdrop, pionnière sur ce créneau. Produite à partir de gomme naturelle d’arbres et d’huiles végétales, elle se dégrade complètement en 6 mois seulement une fois rejetée dans la nature. De quoi rassurer les éco-consommateurs qui ont pris l’habitude de mâcher leur gomme.

D’autres marques proposent des chewing-gums vegans, sans huile de palme et dans un emballage zéro déchet. Certaines vont même jusqu’à incorporer des extraits de plantes ayurvédiques aux vertus apaisantes ou énergisantes. Le chewing-gum se réinventerait-il en produit healthy tendance ?

Où en est la recherche sur le chewing-gum ?

Le chewing-gum fait l’objet de nombreuses recherches universitaires depuis quelques années. Les scientifiques s’intéressent à son impact sur la santé, mais aussi aux nouvelles applications qui pourraient être développées.

Dans le domaine médical par exemple, des études sont en cours pour déterminer si la nicotine contenue dans certains chewing-gums pourrait aider à diminuer les risques de maladies comme le mal des transports ou le mal des airs. D’autres travaux portent sur l’utilisation du chewing-gum pour faciliter la reminéralisation de l’émail dentaire et ainsi prévenir l’apparition des caries.

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