Le chèque de banque est un moyen de paiement sécurisé, notamment pour les transactions importantes comme la vente d’un véhicule ou d’un bien de valeur entre particuliers. Il offre une garantie au vendeur que l’acheteur dispose bien des fonds sur son compte.

Cependant, même ce type de chèque n’est pas à l’abri des tentatives de fraude et falsification. Des escrocs habiles arrivent à créer des faux quasi indétectables. Il est donc crucial de savoir vérifier l’authenticité d’un chèque de banque avant de finaliser une vente, pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Voici tout ce qu’il faut savoir.

Qu’est-ce qu’un chèque de banque ?

Contrairement à un chèque classique, le chèque de banque n’est pas émis et signé par un particulier mais directement par un établissement bancaire, à la demande de son client.

Au moment où la banque émet le chèque, elle prélève la somme correspondante sur le compte du client et la bloque. Le chèque est donc provisionné et son paiement garanti pendant sa période de validité (1 an et 8 jours).

Le chèque de banque comporte des mentions spécifiques le différenciant d’un chèque normal :

La mention « chèque de banque »
Le nom et les coordonnées de la banque émettrice
Un filigrane visible par transparence

C’est un mode de paiement très utilisé pour les transactions entre particuliers sur des montants importants (vente de voiture, d’oeuvres d’art, etc). Mais son apparente sécurité ne doit pas faire oublier les précautions de base.

Les signaux d’alerte d’un faux chèque de banque

Si un acheteur vous propose un paiement par chèque de banque, vérifiez systématiquement les points suivants avant d’accepter la transaction :

La présence et la qualité du filigrane : c’est le premier réflexe à avoir. Un vrai chèque de banque comporte toujours un filigrane visible par transparence, qui recouvre une grande partie de sa surface. Il indique la mention « chèque de banque », encadrée de motifs. Un filigrane absent, de mauvaise qualité ou qui semble imprimé plutôt qu’intégré au papier est très suspect.

La cohérence et la qualité des informations : l’orthographe, la mise en page, la typographie, les couleurs doivent être impeccables et homogènes. Méfiez-vous des anomalies comme des fautes, des couleurs altérées, des traces de grattage ou de colle, des écritures différentes.

La conformité du montant : si le montant est supérieur à celui convenu, c’est un signal d’alerte. Les fraudeurs utilisent souvent des chèques volés dont ils ne peuvent pas modifier le montant. Ils prétextent alors que l’excédent servira à couvrir des frais annexes.

L’identité de l’acheteur : demandez une pièce d’identité et vérifiez sa cohérence (photo, âge, taille, date de naissance…). En cas de doute, demandez un second justificatif. Relevez au dos du chèque les références de la pièce. Un acheteur honnête ne s’offusquera pas de ces vérifications.

Le délai de validité du chèque : un chèque de banque a une durée de validité classique de 1 an et 8 jours. Au-delà, vous ne pourrez plus l’encaisser. Vérifiez donc sa date d’émission et sa durée restante.

Si un ou plusieurs de ces éléments vous semblent douteux, ne prenez pas de risque et refusez la transaction. Proposez un autre moyen de paiement sécurisé comme un virement.

Contacter la banque émettrice : un réflexe salvateur

Même si le chèque de banque a passé avec succès les vérifications d’usage, une ultime précaution s’impose : contacter directement la banque émettrice pour confirmer qu’elle a bien fourni ce chèque à son client.

Mais ne vous fiez surtout pas aux coordonnées de la banque figurant sur le chèque lui-même ! Si celui-ci est falsifié, les contacts indiqués le seront aussi et vous tomberez sur des complices.

Cherchez par vous-même les vrais numéros de l’établissement bancaire et appelez-les en présence de l’acheteur. Fournissez-leur les informations sur le chèque (numéro, montant, nom du tireur) ainsi que l’identité de l’acheteur. La banque pourra alors confirmer l’authenticité du chèque et la provision des fonds.

Si votre interlocuteur semble gêné ou irrité par cette démarche de vérification, c’est un motif sérieux de suspicion. Un acheteur de bonne foi comprendra cette précaution.

Le timing idéal pour une transaction sécurisée

Pour mettre toutes les chances de votre côté lors d’un paiement par chèque de banque, choisissez le bon moment. Privilégiez absolument un jour ouvré, idéalement en début de semaine.

Vous aurez ainsi la possibilité de joindre facilement votre banque et celle de l’émetteur pour effectuer les contrôles nécessaires. Méfiez-vous d’un acheteur qui insisterait pour fixer la transaction un vendredi soir ou un week-end.

De même, si l’opération a lieu en dehors des heures d’ouverture bancaires, ne remettez pas le bien tant que vous n’avez pas obtenu le feu vert de votre conseiller. En cas de doute, n’hésitez pas à décaler le rendez-vous.

L’idéal reste que l’acheteur et vous-même soyez ensembles à l’agence bancaire au moment de l’émission du chèque. Ainsi, aucune falsification ne sera possible. Cette option n’est malheureusement pas toujours envisageable.

Comment réagir en cas de fraude avérée ?

Imaginons le pire scénario. Malgré votre vigilance, vous avez accepté un chèque de banque qui s’est avéré être un faux. Que faire ?

La première chose est de prévenir immédiatement votre banque et de faire opposition pour éviter que le chèque ne soit encaissé si ce n’est pas déjà le cas. Signalez-leur la falsification.

Ensuite, direction le commissariat pour déposer plainte. Vous devrez fournir le chèque frauduleux ainsi que le maximum d’éléments sur l’acheteur (identité, coordonnées, copies de ses pièces d’identité si vous en avez…). Plus votre dossier sera étayé, plus l’enquête aura de chances d’aboutir.

Si la vente portait sur un véhicule, prévenez sans délai la préfecture par courrier recommandé avec accusé de réception. Demandez le blocage de tout changement de carte grise. Joignez une copie de votre plainte.

Enfin, constituez un dossier avec tous les justificatifs relatifs à la vente (bons de commande, factures, contrats…) et transmettez-le à votre assurance si vous pensez pouvoir être indemnisé du préjudice. Un juriste vous accompagnera dans vos démarches.

L’alternative du virement bancaire

Pour les transactions de particulier à particulier, le chèque de banque n’est pas la seule option sécurisée. Vous pouvez aussi privilégier un virement, encore plus fiable et qui évitera bien des tracas.

Certes, le virement peut parfois prendre 1 ou 2 jours pour être effectif, mais en optant pour un virement instantané (possible jusqu’à 15 000 €), le vendeur est crédité en 10 secondes. Il peut ainsi remettre le bien en toute quiétude.

Le virement présente de nombreux avantages :

Il permet de tracer précisément la provenance et la destination des fonds
Son montant ne peut pas être modifié une fois l’ordre lancé
Il est en général gratuit
Il peut être fait à distance, idéal si acheteur et vendeur sont éloignés géographiquement

Les bons réflexes pour sécuriser une transaction

Que ce soit pour vérifier l’authenticité d’un chèque de banque ou plus largement pour toute transaction importante, adoptez les bons réflexes :

Identifier votre acheteur : nom, prénom, adresse, pièce d’identité avec photo. Méfiez-vous des approximations ou réticences à fournir ces renseignements.

Formaliser la vente : établissez un contrat ou un bon de commande détaillant le bien, le prix et les modalités. Faites-le signer par les deux parties.

Privilégier les virements : rapides, gratuits et infalsifiables, ils restent le moyen de paiement le plus sûr, loin devant les chèques ou les espèces.

Soyez vigilant jusqu’au bout : ne vous dessaisissez du bien qu’une fois le paiement validé par votre banque. Remettez ensuite une facture acquittée.

Évitez les transactions « à chaud » : prenez le temps de réfléchir, de consulter des proches si besoin. Ne cédez pas à la pression d’un acheteur trop pressant.

Écoutez votre instinct : si une offre semble trop belle pour être vraie, s’il y a des incohérences dans le discours de l’acheteur ou si votre interlocuteur est mal à l’aise lors des vérifications, ne prenez pas de risque et arrêtez tout.

Reconnaître un faux chèque de banque : ce qu’il faut retenir

Au moment de conclure une vente contre un chèque de banque, ayez toujours en tête ces éléments :

Un chèque de banque n’offre pas une garantie absolue. Des fraudes existent, soyez vigilants
Vérifiez systématiquement la présence et la qualité du filigrane par transparence
Examinez point par point la cohérence des informations (montant, noms, mise en forme…)
Contactez la banque émettrice pour confirmer la validité du chèque
Privilégiez une transaction en semaine pour faciliter les vérifications
Proposez un virement instantané plutôt qu’un chèque pour plus de sécurité
En cas de fraude, faites opposition auprès de votre banque et déposez plainte

Bien sûr, ces précautions ne doivent pas vous empêcher de réaliser des ventes. La grande majorité des acheteurs sont honnêtes. Mais dans le doute, la prudence reste de mise pour éviter tout risque d’escroquerie.

Si votre interlocuteur est de bonne foi, il acceptera ces quelques contrôles de routine. S’il s’y oppose, méfiez-vous. Un fil bancaire vous met à l’abri de bien des déconvenues.

L’important est de toujours garder son sang froid, de prendre son temps et de ne jamais rien lâcher tant que le paiement n’est pas confirmé. Avec ces bons réflexes, vous pourrez réaliser vos transactions en toute quiétude !

N’hésitez pas à partager cet article à vos proches s’il vous a été utile. Et vous, avez-vous déjà été confrontés à une fraude au chèque bancaire ? Comment avez-vous réagi ? Faites-nous part de vos expériences dans les commentaires !

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