Mythe : Napoléon était très petit — l’image d’un empereur lilliputien colle à la mémoire collective.
En bref :
- Taille réelle : environ 1,69–1,70 m, soit proche ou légèrement au-dessus de la moyenne de son époque.
- Origine du mythe : confusion entre unités de mesure, caricatures britanniques et contraste avec sa garde.
- Effet symbolique : la petite taille a servi d’arme rhétorique contre son prestige.
- Conséquence culturelle : naissance du « complexe de Napoléon » et persistance du mythe de Napoléon dans la histoire populaire.
- Lire aussi : pour replacer la période dans ses combats, voir l’analyse de la bataille d’Austerlitz.
Napoléon était-il vraiment si petit ? La réalité historique sur la taille de Napoléon
La croyance que Napoléon Bonaparte était un homme de petite taille provient d’un mélange d’erreurs de conversion, de surnoms mal interprétés et d’une propagande efficace. Les archives contemporaines et les mesures relevées à Sainte-Hélène indiquent une stature située autour de 1,69–1,70 m. À l’époque, la moyenne masculine française était d’environ 1,64 m, ce qui place l’empereur au-dessus de la moyenne et non en dessous.
- Mesures officielles prises à Sainte-Hélène.
- Conversion entre le pied français et le pied anglais erronée dans des rapports contemporains.
- Perception influencée par des comparaisons visuelles avec des gardes très grands.
| Élément | Données | Interprétation |
|---|---|---|
| Taille mesurée | 5 pieds 2 pouces 4 lignes (ancien) → ~1,69–1,70 m | Conversion correcte montre une taille moyenne/au-dessus de la moyenne. |
| Taille moyenne France (début XIXe) | ~1,64 m | Napoléon était légèrement plus grand que la moyenne nationale. |
| Perception populaire | « Petit » | Résulte de caricatures et de contrastes avec la garde. |

Insight : la taille de Napoléon se comprend mieux lorsqu’on corrige les conversions et qu’on replace la mesure dans son contexte démographique — l’apparence ne suffit pas.
Mesures, unités et témoins : pourquoi la confusion est née
Avant le système métrique universel, les unités variaient entre régions et pays. Dire « cinq pieds deux pouces » sans préciser le système conduit à l’erreur. Les observateurs anglais traduisaient parfois mal les chiffres français, et la propagande s’en est emparée.
- Le pied français ancien diffère du pied anglais — conversion nécessaire.
- Témoignages contemporains : descriptions variables (frêle, massif, de taille moyenne).
- Mesures prises après la mort (Sainte-Hélène) considérées comme fiables par les historiens.
| Source | Type | Fiabilité |
|---|---|---|
| Mesure officielle (Sainte-Hélène) | Mesure post-mortem | Élevée |
| Témoignages de campagne | Descriptions subjectives | Moyenne |
| Caricatures britanniques | Propagande visuelle | Faible pour l’objectivité, forte pour l’impact |
Insight : les chiffres existent, mais leur lecture sans contexte a produit une fausse croyance persistante.
Le mythe de Napoléon : caricatures, surnoms et propagande
La représentation de Napoléon comme un « nain politique » est en grande partie le fruit d’une guerre d’images. Les caricaturistes anglais, dont James Gillray, ont amplifié cette narration pour ridiculiser l’ennemi. Le surnom « petit Caporal », loin d’être uniquement moqueur, était d’abord affectueux parmi ses soldats.
- Caricatures politiques : amplification du ridicule.
- Surnoms détournés : du respect à la moquerie.
- Contraste avec les maréchaux et la Vieille Garde, souvent très grands.
| Moyen | Objectif | Effet sur l’opinion |
|---|---|---|
| Images satiriques (Gillray) | Ridiculiser Napoléon | Entérinement du mythe |
| Presse et chansons populaires | Simplifier un ennemi complexe | Diffusion large du stéréotype |
| Surnom « petit Caporal » | Marquer la proximité avec les troupes | Interprété plus tard comme critique de la taille |

Insight : l’image de Napoléon comme « très petit » correspond moins à une réalité physique qu’à une stratégie symbolique destinée à diminuer son aura.
Le « petit Caporal » et l’invention du complexe
Le surnom donné par les troupes illustre la tension entre une désignation affective et son usage dépréciatif par les opposants. Psychologues et commentateurs ont ensuite forgé le « complexe de Napoléon », un concept culturel qui dépasse l’histoire personnelle de Napoléon Bonaparte.
- Origine affective du surnom chez les soldats.
- Réemploi en injure par la propagande étrangère.
- Postérité psychologique : naissance d’un stéréotype socio-culturel.
| Terme | Origine | Usage moderne |
|---|---|---|
| Petit Caporal | Soldats français (affection) | Souvent mal interprété |
| Complexe de Napoléon | Psychologie populaire | Stéréotype discuté |
| Heightism | Études sociologiques | Terme contemporain pour discrimination liée à la taille |
Insight : ce qui commence comme une expression de camaraderie peut, hors de son contexte, devenir un mythe durable — la preuve que les mots pèsent aussi lourd que les centimètres.
Napoléon et stature : conséquences politiques, symboliques et contemporaines
La fixation sur la taille de Napoléon relève d’un mécanisme rhétorique : transformer un enjeu politique en stigmatisation corporelle. L’obsession pour la stature a des répercussions actuelles — études récentes montrent que la taille influence encore la carrière, le salaire et la perception sociale, phénomène nommé heightism.
- La taille comme métaphore du pouvoir dans le discours politique.
- Impacts sociaux contemporains : carrière et reconnaissance.
- Réexamen historique : Napoléon mesurable mais surtout symbolique.
| Aspect | Effet historique | Écho contemporain |
|---|---|---|
| Symbolique | Réduire un adversaire via son corps | Persistances des stéréotypes |
| Politique | Désignation d’un bouc émissaire | Influence sur l’image publique |
| Sociologie | Origine du mythe | Études sur le heightism (revenus, postes) |

Insight : l’obsession pour la taille dit autant sur la société qui observe que sur l’homme observé — la réalité historique subit le filtre de la représentation.
Fil conducteur : une guide fictive, Clara, conduit une visite au Musée de l’Empire, interrogeant chaque portrait et caricature. À travers ses questions, le lecteur découvre comment la croyance populaire se forme et se transmet.
| Étape de la visite de Clara | Observation | Leçon |
|---|---|---|
| Portrait officiel | Image grandiose | La stature symbolique prime sur la stature physique |
| Caricature britannique | Napoléon réduit | La propagande peut façonner une croyance durable |
| Mesure à Sainte-Hélène | 1,69–1,70 m | Les chiffres corrigent l’erreur, mais n’effacent pas le mythe |
Pour approfondir le contexte militaire et symbolique de l’époque, il est utile de consulter des analyses connexes, comme l’histoire du drapeau français ou les récits de Waterloo et d’autres épisodes marquants. Par exemple, cet article retrace pourquoi Trafalgar a modifié les perspectives navales, et cet autre texte examine les causes de Waterloo.
Pour qui veut creuser la figure napoléonienne sous toutes ses facettes (histoire, objets, symboles), il existe aussi un dossier complet intitulé Napoleon était-il vraiment petit ? et des articles qui replacent son règne dans la longue chronologie française, comme la Révolution ou l’histoire des monuments (l’Arc de Triomphe) via cet éclairage.

Quelle était la taille exacte de Napoléon Bonaparte ?
Les mesures prises à Sainte-Hélène situent sa taille autour de 1,69–1,70 m. Convertie correctement depuis le pied français ancien, cette valeur le place proche ou au-dessus de la moyenne masculine de son époque.
Pourquoi tout le monde pense-t-il qu’il était très petit ?
Plusieurs facteurs : erreurs de conversion d’unités, caricatures britanniques voulant rabaisser son image, contraste avec des gardes exceptionnellement grands et l’interprétation erronée du surnom « petit Caporal ».
Le ‘complexe de Napoléon’ est-il un terme historique ?
C’est un concept apparu plus tard, issu de la psychologie populaire pour décrire une compensation supposée liée à la petite taille. Son application à Napoléon relève davantage du stéréotype que d’un diagnostic historique.
La taille influence-t-elle encore la perception sociale aujourd’hui ?
Oui. Des études contemporaines montrent que la taille peut impacter le salaire, l’accès aux responsabilités et la perception en société — le phénomène est désigné par le terme ‘heightism’.
