Depuis plusieurs années, les tickets-restaurant font partie intégrante du quotidien de millions de salariés français. Destinés initialement à favoriser la restauration au sein des entreprises, ces titres ont vu leur usage s’étendre suite aux bouleversements provoqués par la pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, la possibilité d’employer ces titres pour régler ses courses alimentaires en grande surface est prolongée jusqu’à la fin de l’année 2026, une décision qui interpelle autant qu’elle soulage. Face aux enjeux économiques, sociaux et nutritionnels, cette extension d’utilisation marque-t-elle une évolution temporaire ou une transformation durable du dispositif ?
Évolution historique de l’utilisation des tickets-restaurant en grande surface : enjeux et perspectives jusqu’en 2026
Les tickets-restaurant, conçus dès les années 1960 pour soutenir la restauration d’entreprise, ont beaucoup évolué au fil des décennies. En 2020, la crise sanitaire a bousculé l’usage traditionnel de ces titres. Les confinements successifs, la fermeture prolongée des restaurants, ainsi que le développement intensif du télétravail ont profondément limité l’accès aux restaurants pour les salariés détenteurs de ces titres. Résultat : une accumulation importante de tickets utilisés difficilement dans un cadre restreint.
Pour éviter l’inutilisation massive de ces droits, le gouvernement a instauré en 2022 une dérogation exceptionnelle, permettant d’utiliser les tickets-restaurant pour régler des achats alimentaires dans les grandes surfaces telles que Carrefour, Auchan, Intermarché, Leclerc ou Cora. Cette mesure, d’abord temporaire, a rencontré un vif succès auprès des consommateurs face à la pression inflationniste qui pesait sur le budget des ménages. Devant cette conjoncture, la prolongation de cette autorisation jusqu’à fin 2026 peut apparaître comme une réponse pragmatique.
Toutefois, ce prolongement ne va pas sans controverse. Les restaurateurs dénoncent une concurrence déloyale, arguant que la vocation première du titre est d’encourager la consommation de plats préparés et la restauration rapide. En parallèle, les distributeurs y voient une opportunité de booster leurs ventes alimentaires, consolidant une relation étroite avec des millions de clients fidèles aux titres proposés notamment par Edenred, Sodexo, UpDéjeuner ou Monizze.
- Avant 2020 : Utilisation classique dans les restaurants et snacks.
- 2022 : Extension à l’achat de produits alimentaires en grande surface.
- 2024-2026 : Prolongation de l’usage élargi jusqu’au 31 décembre 2026.
Année | Usage principal des tickets-restaurant | Modifications notables |
---|---|---|
Avant 2020 | Restaurants, snacks | Usage traditionnel |
2022 | Usage élargi en grande surface | Extension à tous produits alimentaires sauf exclusions |
2025-2026 | Continuation du paiement en grande surface | Prolongation jusqu’à fin 2026 |
Cette évolution révèle une adaptation pragmatique du dispositif, mais surtout une mutation dans l’usage même des tickets-restaurant, davantage perçus comme une aide alimentaire à part entière.

Impact de l’inflation alimentaire sur l’usage étendu des tickets-restaurants en grandes surfaces
Depuis 2023, la France fait face à une tension accrue sur les prix des aliments, conséquence directe de facteurs géopolitiques, climatiques et économiques. Dans ce contexte, la possibilité d’utiliser les tickets-restaurant pour faire ses courses chez les grands distributeurs représente un soulagement financier substantiel pour des millions de ménages.
Les grandes surfaces telles que Carrefour, Auchan, Intermarché, Leclerc ou Cora accueillent ainsi une clientèle fidèle de détenteurs de tickets qui peuvent alléger une partie de leur panier alimentaire quotidien. Cette aide renforcée est d’autant plus bienvenue que les produits de première nécessité – fruits, légumes, féculents – sont désormais intégrés dans le périmètre des acquisitions possibles grâce à l’extension des conditions d’utilisation.
Pourtant, cette mesure n’est pas exempte de critiques. Certains observateurs pointent du doigt l’absence d’un ciblage nutritionnel dans la liste des produits éligibles, soulignant que l’usage des tickets-restaurants pourrait ne pas toujours inciter à une alimentation équilibrée. Ceci intervient à un moment où la santé publique fait face à une montée inquiétante des pathologies liées à la malnutrition et au surpoids.
- Baisse du pouvoir d’achat alimentaire: Hausse moyenne annuelle des prix alimentaires entre 3 et 6 %.
- Aide directe: Jusqu’à 25 euros de tickets-restaurant utilisables par jour en grande surface.
- Produits essentiels concernés: Fruits, légumes, féculents, viandes, produits laitiers.
Catégorie de produits | Impact sur le pouvoir d’achat | Accessibilité via tickets-restaurant |
---|---|---|
Fruits et légumes frais et surgelés | Augmentation des prix, baisse consommation | Carte blanche à l’achat |
Produits laitiers | Hausse modérée des tarifs | Nombreuses options possibles |
Pains, féculents | Petite augmentation mais essentielle | Acquisition intégrale permise |
Face à cette situation, les détenteurs de tickets-restaurant – qu’ils soient utilisateurs Edenred, Sodexo, UpDéjeuner ou Monizze – tirent un avantage économique indéniable qu’il convient cependant d’intégrer dans un débat plus large sur la nature et l’orientation future du dispositif.
La liste détaillée des produits éligibles à l’achat avec les tickets-restaurant : Clarifications pour 2025
Selon la régulation parue début 2025, les tickets-restaurant peuvent être utilisés pour acheter une large gamme de produits alimentaires, dépassant largement les restrictions d’usage précédentes. Néanmoins, certaines exclusions demeurent pour éviter un usage détourné et préserver la finalité du titre.
Les produits autorisés à l’achat avec les tickets-restaurant comprennent :
- Fruits et légumes: frais, surgelés ou en conserve.
- Féculents: pâtes, riz, pain, pommes de terre, semoule, céréales diverses.
- Légumineuses: lentilles, pois chiches, pois cassés, etc.
- Viandes, poissons et fruits de mer de toutes sortes.
- Œufs en carton ou en barquette.
- Produits laitiers: fromages, yaourts, laits fermentés, petits-suisses, fromage blanc.
- Desserts, pâtisseries et viennoiseries: une large variété accessible sans restriction.
- Matières grasses: beurre, crème fraîche, huiles, margarine.
- Boissons: eaux en bouteille, cafés, thés, tisanes, bouillons, jus de fruits non alcoolisés.
- Plats préparés: panés, frits et plats élaborés prêts à consommer.
Par contre, les achats suivants restent strictement interdits avec les tickets-restaurant :
- Alcools de toute nature.
- Produits de confiserie non destinés à un repas immédiat.
- Alimentation infantile et alimentation pour animaux domestiques.
- Produits non alimentaires (hygiène, entretien, carburants, etc.).
Type de produits | Éligibilité tickets-restaurant | Commentaires |
---|---|---|
Produits frais et surgelés | Oui | Fruits, légumes, viandes |
Produits laitiers et pâtisseries | Oui | Large choix possible |
Boissons non alcoolisées | Oui | Jus, eaux, cafés, thés |
Alcools | Non | Interdit |
Alimentation infantile | Non | Pour bébé |
Produits pour animaux | Non | Non éligible |
Cette grille participe à la mise à jour indispensable afin d’encadrer au mieux la prolongation du dispositif jusqu’en 2026, tout en préservant certains principes fondamentaux qui ancrent l’usage des tickets-restaurants dans une logique de repas.

Conséquences économiques pour les grandes surfaces et les restaurateurs : Rivalités et coopérations à l’horizon 2026
L’extension temporaire puis prolongée de l’usage des tickets-restaurant dans les grandes surfaces a modifié les équilibres traditionnels du secteur de la restauration et de la distribution alimentaire. Pour les enseignes telles que Carrefour, Auchan, Intermarché, Leclerc ou Cora, il s’agit d’une opportunité commerciale déterminante en période d’instabilité économique. Les grandes chaînes ont ainsi intégré les systèmes de paiement liés aux tickets-restaurant fournis par Edenred, Sodexo, UpDéjeuner et Monizze.
Cependant, les restaurateurs subissent un double effet. D’une part, ils subissent une baisse de fréquentation liée à la concurrence de ces nouvelles possibilités d’achat. D’autre part, ils réclament des mesures plus restrictives afin de revenir à une utilisation des tickets conforme à leurs origines, qui soutient directement leur activité.
- Pour les grandes surfaces : augmentation du chiffre d’affaires, fidélisation client accrue.
- Pour les restaurateurs : déception et pression économique forte.
- Pour les émetteurs : enjeux de sécurité et contrôles renforcés imposés par la réforme annoncée.
Acteurs du secteur | Effets positifs | Défis rencontrés |
---|---|---|
Grandes surfaces (Carrefour, Auchan…) | Hausse ventes alimentaires | Gestion des volumes et modes de paiement |
Restauration traditionnelle | Potentiel maintien clientèle fidèle | Perte de parts de marché |
Émetteurs (Edenred, Sodexo…) | Diversification des offres | Besoin de réforme, dématérialisation |
L’équilibre délicat entre ces acteurs appelle à une réforme plus polyvalente et modernisée, dont les travaux devraient débuter en 2025 conformément aux annonces gouvernementales.
Vers une réforme anticipée des tickets-restaurants : entre modernisation et contrôle strict à partir de 2025
Le gouvernement a annoncé qu’une réforme du dispositif des tickets-restaurant serait engagée à partir de l’été 2025. Cette échéance vise à répondre aux défis rencontrés depuis l’élargissement des possibilités d’usage dans les grandes surfaces. Parmi les axes clés, la dématérialisation complète des tickets figure en bonne place, visant à faciliter le contrôle et la traçabilité des transactions.
Par ailleurs, le gouvernement souhaite instaurer un contrôle renforcé des émetteurs tels qu’Edenred, Sodexo, UpDéjeuner ou Monizze, en augmentant la transparence et en limitant les fraudes. Cette réforme prévoit également un travail approfondi sur la définition du panier alimentaire éligible, avec l’éventualité de favoriser les produits sains et ceux jugés favorables au Nutri-Score.
L’objectif sera de concilier flexibilité pour les usagers et respect des finalités sociales, culturelles et économiques des tickets-restaurant. Ce virage stratégique répond aussi à une prise de conscience accrue sur les enjeux de santé publique liés à la nutrition.
- Dématérialisation totale pour faciliter le paiement et la gestion.
- Renforcement du contrôle pour limiter les fraudes et abus.
- Révision du panier éligible pour promouvoir une alimentation saine.
- Dialogue renforcé entre acteurs économiques et société civile.
Axe de réforme | Objectifs | Conséquences attendues |
---|---|---|
Dématérialisation | Fluidification des paiements | Réduction des coûts logistiques |
Contrôle et traçabilité | Limitation fraudes | Meilleure conformité réglementaire |
Panier alimentaire | Promotion santé publique | Meilleure alimentation des bénéficiaires |
Concertations | Dialogue multisectoriel | Consensualité accrue |
L’été 2025 sera donc une période charnière pour transformer en profondeur l’un des dispositifs sociaux les plus populaires en France, afin de l’adapter aux réalités sanitaires, économiques et environnementales actuelles.
Les grandes enseignes françaises : Carrefour, Auchan, Intermarché, Leclerc, Cora et leur rôle dans l’acceptation des tickets-restaurant
Les grands groupes de distribution jouent un rôle déterminant dans la mise en œuvre de cette extension. Carrefour, leader du marché, a été parmi les premiers à intégrer le paiement par tickets-restaurant dans ses caisses, suivi de près par Auchan, Intermarché, Leclerc et Cora. Ces enseignes ont dû adapter leurs systèmes informatiques pour prendre en charge les différents émetteurs : Edenred, Sodexo, UpDéjeuner et Monizze.
Cette adaptation technique représente un investissement important, compensé par l’augmentation sensible du trafic client. Pour les consommateurs détenteurs de tickets-restaurants, cela signifie un gain de liberté dans leur manière d’utiliser leurs droits alimentaires.
- Carrefour : Forte politique d’accès aux tickets-restaurant, élargissement des gammes produits.
- Auchan : Adaptation rapide des systèmes et communication forte en magasin.
- Intermarché : Mise en avant des produits locaux éligibles au paiement par tickets.
- Leclerc : Promotion ciblée sur les produits frais et bio.
- Cora : Mise en place de formations pour les caissiers sur le dispositif.
Enseigne | Actions clés | Avantages pour les usagers |
---|---|---|
Carrefour | Acceptation large et campagne de sensibilisation | Large choix, accessibilité |
Auchan | Intégration rapide paiement tickets | Fluidité règlementaire |
Intermarché | Valorisation production locale | Promotion circuits courts |
Leclerc | Focus sur produits bio | Alimentation saine encouragée |
Cora | Formation du personnel | Meilleure information client |
À l’heure où les enjeux de transition alimentaire deviennent prioritaires, le rôle des enseignes dans l’accompagnement et la sécurisation du dispositif est plus que jamais central.
Perspectives des utilisateurs : expérience, attentes et réactions face à la prolongation jusqu’en 2026
Les salariés détenteurs de tickets-restaurant, qu’ils soient employés dans le privé ou le public, ont majoritairement salué la prolongation jusqu’en 2026 de la possibilité d’utiliser leurs titres pour des achats alimentaires en grande surface. La flexibilité gagnée leur permet de mieux gérer leur budget en fonction de leurs besoins et de la disponibilité des repas.
Nombreux sont ceux qui expliquent que cette extension leur évite le gaspillage des tickets en raison du manque de fréquentation des restaurants à proximité ou des horaires de travail décalés. Par ailleurs, l’expérience d’utilisation dans les magasins Carrefour ou Leclerc est généralement positive, notamment en raison de la simplicité du paiement et de la diversité des produits accessibles.
- Utilisation avantageuse : achat de denrées pour toute la famille.
- Gain de temps : paiement rapide, moins de déplacements.
- Souplesse accrue : choix élargi au-delà des plats préparés.
- Préoccupation santé : demande d’orientation vers des produits plus sains.
Critère | Appréciation | Voix des utilisateurs |
---|---|---|
Facilité d’utilisation | Très bonne | Nombreux témoignages positifs |
Réduction des coûts alimentaires | Significative | Soutien dans contexte inflation |
Souhait d’amélioration | Orientation produit sain | Attente d’un fléchage nutritionnel |
Ces avis illustrent un besoin clairement exprimé d’encadrement futur qui puisse à la fois préserver la liberté d’utilisation mais aussi répondre aux enjeux de santé publique.
Concilier santé publique et usage social des tickets-restaurant : enjeux et propositions pour la prochaine réforme
À mesure que la prolongation de l’usage élargi des tickets-restaurant en grande surface s’inscrit dans la durée, il devient nécessaire d’aborder la question du rôle social et sanitaire de ce dispositif. Il est aujourd’hui incontestable que les tickets-restaurant contribuent à soutenir le pouvoir d’achat alimentaire des ménages, mais leur usage sans filtre nutritionnel pose la question d’une incitation à un choix alimentaire équilibré.
Une approche prospective envisagée dans le cadre de la réforme à venir repose sur plusieurs axes :
- Mettre en place un fléchage des produits éligibles en privilégiant ceux présentant un bon Nutri-Score.
- Encourager la consommation des fruits et légumes frais, dont les indices de consommation ont chuté sous la pression inflationniste.
- Intégrer des campagnes d’information et de sensibilisation auprès des utilisateurs pour promouvoir une alimentation saine.
- Coordonner les efforts avec les émetteurs (Edenred, Sodexo, UpDéjeuner, Monizze) pour adapter les systèmes de paiement à ces nouvelles règles.
Proposition | Objectif | Impact attendu |
---|---|---|
Filtrage Nutri-Score | Orientation nutritionnelle | Meilleure qualité alimentaire |
Promotion fruits et légumes | Augmentation consommation | Réduction des pathologies liées |
Campagnes d’information | Sensibilisation utilisateurs | Changement comportemental |
Innovation paiement | Conformité et contrôle | Fiabilité accrue |
Cette réflexion souligne l’importance d’une réforme qui dépasse l’aspect économique pour renforcer l’effet social et sanitaire des tickets-restaurant dans un contexte où l’obésité et les maladies nutritionnelles continuent de peser lourdement sur le système de santé.
FAQ sur l’utilisation des tickets-restaurant en grande surface jusqu’en 2026
- Jusqu’à quand les tickets-restaurant peuvent-ils être utilisés en grande surface ?
La prolongation actuelle autorise leur usage dans toutes les grandes surfaces jusqu’au 31 décembre 2026. - Quels produits alimentaires peuvent être achetés avec ces tickets ?
Ils peuvent servir à acquérir la quasi-totalité des produits alimentaires courants, excepté les boissons alcoolisées, l’alimentation infantile et les produits destinés aux animaux. - Quels sont les principaux émetteurs de tickets-restaurant en France ?
Les plus connus sont Edenred, Sodexo, UpDéjeuner et Monizze. - Cette mesure concerne-t-elle toutes les grandes surfaces ?
Oui, les enseignes comme Carrefour, Auchan, Intermarché, Leclerc et Cora l’acceptent. - Une réforme est-elle prévue ?
Une réforme est annoncée pour l’été 2025 afin de moderniser le dispositif, avec notamment une dématérialisation et un contrôle renforcé.