Chaque année, des millions de Français subissent le flot incessant d’appels commerciaux non sollicités, souvent assimilés à un véritable harcèlement. Si les listes comme Bloctel ont permis de limiter quelque peu cette intrusion, la complexité des modes opératoires des démarcheurs téléphoniques a toujours laissé une marge d’exploitation, notamment via l’utilisation de numéros mobiles. Pourtant, à partir de 2023, un changement majeur a été amorcé, et les perspectives législatives les plus récentes laissent entrevoir une véritable révolution pour 2026, avec la fin programmée du démarchage téléphonique à partir de numéros mobiles. L’intervention de l’Arcep, la coordination avec la CNIL et la DGCCRF, ainsi que l’engagement des principaux opérateurs comme Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, illustrent une volonté collective de mieux protéger les consommateurs tout en maîtrisant l’empreinte environnementale du numérique. Face à cet enjeu, des outils tels que Telemarketing Stop ou Call Blocker connaissent un regain d’intérêt, offrant aux particuliers des solutions concrètes pour reprendre le contrôle de leur vie privée.
Mesures réglementaires contre le démarchage téléphonique sur numéros mobiles : un tournant majeur
Depuis le 1er janvier 2023, un changement significatif s’est imposé dans la lutte contre le démarchage intempestif. L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a en effet interdit aux plateformes commerciales d’utiliser des numéros mobiles commençant par 06 ou 07 pour leurs campagnes de démarchage téléphonique ou d’envoi massif de SMS publicitaires. Cette décision vient après une période où ces numéros, perçus comme appartenant à des téléphones portables classiques, assuraient un taux de réponse beaucoup plus élevé. Les consommateurs se faisaient ainsi régulièrement duper, pensant recevoir un appel personnel ou urgent.
Cette réforme impose désormais aux sociétés concernées un usage exclusivement limité à certains identifiants téléphoniques numériques précis, principalement des numéros « géographiques » spécifiques ou des plages numériques dédiées aux plateformes techniques. À partir de cette date, seulement des numéros débutant par 09 48, 09 49, 01 62, 01 63, 02 70, 02 71, 03 77, 03 78, 04 24, 04 25, 05 68 et 05 69 sont autorisés pour le démarchage. Les autres plages, telles que 09 37, 09 38 et 09 39, sont réservées à des services de livraison, chauffeurs ou SAV, afin d’éviter toute confusion avec les appels commerciaux non désirés.
Un tableau précis des numéros interdits et autorisés
Numéros interdits aux démarcheurs | Numéros autorisés aux démarcheurs | Numéros réservés aux livreurs, chauffeurs, SAV |
---|---|---|
06, 07 | 09 48, 09 49, 01 62, 01 63, 02 70, 02 71, 03 77, 03 78, 04 24, 04 25, 05 68, 05 69 | 09 37, 09 38, 09 39 |
Au-delà de la protection consommateur, cette initiative tend aussi à réduire l’empreinte carbone du numérique, puisque les appels sauvages en masse représentent une forme de pollution numérique souvent oubliée. Pour éradiquer ces pratiques, la collaboration entre l’Arcep, la CNIL, et la DGCCRF est devenue cruciale, garantissant une surveillance renforcée et un contrôle des usages illégaux.
- Interdiction d’utilisation des numéros mobiles 06 et 07 pour la prospection commerciale
- Restriction à une liste définie de numéros géographiques autorisés
- Réservation des numéros spécifiques aux services à la clientèle et logistique
- Soutien accru des autorités pour sanctionner les défaillances
Pour les consommateurs souhaitant mieux identifier et bloquer ces appels indésirables, des solutions comme détecter les numéros de démarchage téléphonique offrent des conseils précis. Ainsi, un ménage équipé d’un smartphone sous Orange ou Bouygues Telecom peut, en plus de Bloctel, renforcer sa protection grâce aux bloqueurs d’appels intelligents intégrés par défaut ou téléchargeables comme Call Blocker.

Le cadre légal contre le démarchage abusif et ses évolutions à l’horizon 2026
Après la décision de l’Arcep, la législation française s’oriente désormais vers une interdiction plus générale du démarchage téléphonique sans consentement préalable. Le projet de loi voté récemment au Parlement, avec une adoption définitive attendue d’ici mi-2025, prévoit une entrée en vigueur à compter du 11 août 2026. Ce volet législatif radicalise et étend l’encadrement des pratiques commerciales dans les communications téléphoniques, notamment sur les téléphones mobiles qui mobilisent encore beaucoup le terrain.
Cette nouvelle réglementation repose sur le principe fondamental du consentement explicite du consommateur, mettant fin à la pratique du démarchage téléphonique non sollicité, qualifié plus clairement de harcèlement. Dorénavant, les entreprises ou organisations devront pouvoir démontrer avoir obtenu un véritable accord préalable par tout moyen, sinon leurs appels ne pourront plus être légitimes.
Conséquences pour les entreprises et les consommateurs
- Obligation pour les démarcheurs d’obtenir un consentement clair et traçable
- Extension de la protection à tous les secteurs d’activité sans exception
- Amendes lourdes prononcées par la DGCCRF en cas d’infraction
- Meilleure coordination avec la CNIL sur les données personnelles collectées
La coalition entre autorités telles que la DGCCRF, la CNIL et l’Arcep est centrale dans le déploiement opérationnel de ce nouveau cadre. De plus, le recours à des outils de signalement simplifiés, tels que la plateforme Telemarketing Stop, facilite la diversité des plaintes et accélère les procédures de sanction.
Les opérateurs historiques notamment SFR et Free participent aussi au mécanisme de filtrage et de notification des infractions, poussant ainsi vers une expérience utilisateur nettement améliorée. Cette métamorphose est bénéfique pour la confiance des consommateurs et l’efficience économique des appels professionnels.
Impact des restrictions sur la qualité des relations client : un équilibrage nécessaire
Le débat autour de la fin du démarchage téléphonique sur mobiles évoque aussi la crainte de délaisser certaines interactions légitimes entre les entreprises et leurs clients. En effet, de nombreux services après-vente, livreurs, chauffeurs VTC et techniciens dépendent d’un contact direct pour coordonner leurs interventions avec visibilité et efficacité.
Les restrictions fixes désormais les plages spécifiques réservées à ces usages – par exemple les numéros 09 37, 09 38 et 09 39. Cette logique duale améliore la distinction entre appels intrusifs et appels de service, fluidifiant la relation commerciale tout en réduisant la nuisance associée.
- Numérotation différenciée pour les appels à vocation commerciale ou de service
- Limiter les interruptions intempestives pour les consommateurs
- Valorisation de la transparence dans le cadre des appels professionnels
- Renforcement des services de renseignement téléphonique pour vérifier les origines d’appels
Cette organisation innovante est déjà en œuvre chez les principaux fournisseurs comme SFR ou Orange, qui mettent en place des outils intelligents filtrant les appels sur réseaux fixes et mobiles, réduisant très nettement le nombre d’appels non sollicités grâce à leur base de données exhaustive.

Quelles méthodes pour contrer efficacement le démarchage téléphonique avec les outils modernes ?
Face à la complexité des procédés commerciaux, les consommateurs disposent désormais de divers moyens pour se protéger proactivement. En complément de la liste Bloctel, largement promue par les autorités, les logiciels de filtrage comme Call Blocker connaissent une montée en puissance essentielle. Ces outils, souvent proposés par Orange, Free ou Bouygues Telecom dans leurs offres mobiles, détectent en temps réel les tentatives d’appel frauduleuses ou signalées.
En cas d’appel suspect, l’utilisateur peut utiliser des méthodes simples pour bloquer un numéro de téléphone, qu’il soit masqué ou non, grâce à des interfaces intuitives sur smartphone. Des applications tierces viennent aussi élargir cette protection en offrant des bases de données mises à jour régulièrement, prenant en compte les nouvelles plages numérotées autorisées ou interdites.
Liste des outils et méthodes recommandés par les associations et autorités
- Inscription gratuite sur la liste Bloctel effective dans toute la France
- Utilisation d’applications mobiles telles que Call Blocker, détectant et bloquant automatiquement
- Signalement des abus via la plateforme Telemarketing Stop
- Consultation régulière des guides pour reconnaître les faux numéros ou numéros masqués (bloquer appels masqués)
Le succès de ces pratiques repose autant sur la vigilance individuelle que sur la sensibilisation collective. L’UFC-Que Choisir ne cesse d’alerter sur le nécessaire renforcement des dispositifs notamment pour le public les plus exposés, souvent victimes d’arnaques déguisées en démarche commerciale.
La responsabilité des opérateurs télécoms dans la lutte anti-démarchage
Les opérateurs jouent aujourd’hui un rôle incontournable dans l’application des règles contre le démarchage téléphonique abusif, notamment sur les réseaux mobiles. Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, en tant qu’acteurs majeurs du marché, ont mis en place des dispositifs de contrôle et de filtrage avancés, visant à limiter la propagation des appels indésirables sur leurs réseaux.
Ils collaborent activement avec les autorités, en particulier l’Arcep et la CNIL, pour mieux sécuriser les flux téléphoniques et améliorer la détection des fraudes. Par exemple, ils mettent à disposition des consommateurs des services d’alerte et des outils intégrés de blocage pour renforcer la protection et faciliter le rejet des numéros suspects.
- Adoption de systèmes automatiques de filtrage des appels massifs
- Partenariats avec la DGCCRF pour le signalement et la sanction
- Mise en place de canaux de support client spécialisés dans les plaintes liées au démarchage
- Formation régulière des agents à la reconnaissance des techniques d’arnaque par téléphone
Si la question demeure épineuse notamment dans la gestion des faux numéros ou des appels internationaux, l’engagement des opérateurs inspire déjà de nombreux particuliers à travers la France à renouveler leur confiance et à croire en un avenir où le téléphone mobile cesse d’être un vecteur d’harcèlement commercial.

Les limites et défis persistants face au démarchage téléphonique malgré la régulation
Malgré les avancées notables dans la régulation du démarchage téléphonique, plusieurs défis subsistent. Les techniques utilisées par les démarchages frauduleux évoluent rapidement, intégrant notamment des procédés sophistiqués comme l’usurpation d’identité de numéros (spoofing) ou l’utilisation de numéros virtuels provenant de l’étranger, ce qui complexifie le travail des autorités et des opérateurs.
Par ailleurs, la multiplication des plateformes et start-ups spécialisées dans la prospection commerciale numérique, souvent hébergées à l’étranger, pose des difficultés juridiques et opérationnelles majeures pour l’application des sanctions. La coopération internationale est alors sollicitée pour tenter d’enrayer ces pratiques.
- Utilisation croissante du spoofing pour masquer l’origine réelle des appels
- Nombre élevé de numéros virtuels non traçables facilement accessibles aux démarcheurs
- Lenteur des procédures administratives face à la rapidité des infractions
- Efforts insuffisants dans certains secteurs d’activité pour respecter les nouvelles règles
Face à ces difficultés, les experts recommandent aux utilisateurs de multiplier les signalements via des plateformes dédiées, et de renforcer leur protection technologique avec des applications performantes et une vigilance accrue. Ainsi, consulter régulièrement des ressources spécialisées comme bloquer appels masqués devient un réflexe incontournable.
Interdire le démarchage téléphonique CPF : enjeux et sanctions sévères
Une mesure forte est également entrée en vigueur le 1er janvier 2023 concernant le démarchage lié au Compte Personnel de Formation (CPF). Par la loi no 2022-1587 du 19 décembre 2022, toute prospection commerciale par téléphone, SMS, email ou réseaux sociaux visant à collecter ou exploiter des données personnelles relatives aux droits CPF est désormais strictement interdite.
Cette interdiction vise à prévenir les fraudes massives qui avaient déjà été dénoncées par la CNIL et la DGCCRF, lourdes de conséquences financières pour les victimes. En cas de non-respect, les sanctions encourues sont très importantes : jusqu’à 75 000 € d’amende pour une personne physique et 375 000 € pour une société. Seuls les contacts liés à une formation effectivement en cours restent exemptés.
- Interdiction formelle de toute prospection liée au CPF sans consentement
- Protection renforcée des données personnelles dans ce domaine
- Sanctions financières élevées en cas d’infraction
- Surveillance accrue par la CNIL et la DGCCRF
L’UFC-Que Choisir, tout en saluant cette avancée sectorielle, déplore néanmoins que cette régulation fragmentée intervienne au gré des secteurs, alors qu’une interdiction générale du démarchage non sollicité serait plus simple et efficace pour tous. Ce débat reste toutefois ouvert pour les années à venir, dans une perspective de législation plus cohérente et globale.
FAQ : fin du démarchage téléphonique à partir de numéros mobiles
- Q : Quelles plages de numéros sont interdites pour le démarchage téléphonique à partir de 2023 ?
R : Les numéros mobiles commençant par 06 ou 07 ne peuvent plus être utilisés par les sociétés de démarchage à partir du 1er janvier 2023. - Q : Quels sont les numéros réservés aux services après-vente et livreurs ?
R : Les numéros débutant par 09 37, 09 38 et 09 39 sont réservés aux chauffeurs, livreurs et services après-vente, pour mieux distinguer les appels commerciaux des appels de service. - Q : Quand la loi interdisant le démarchage téléphonique sans consentement entrera-t-elle en vigueur ?
R : Cette loi doit entrer en vigueur le 11 août 2026, interdisant tout démarchage non sollicité à moins d’un consentement explicite préalable. - Q : Comment bloquer efficacement les appels indésirables sur smartphone ?
R : En utilisant la liste Bloctel, les applications comme Call Blocker proposées par des opérateurs comme Orange ou SFR, et en signalant les numéros via Telemarketing Stop. - Q : Quelles sont les sanctions en cas de démarchage abusif lié au CPF ?
R : Des amendes jusqu’à 75 000 € pour les personnes physiques et 375 000 € pour les entreprises sont prévues en cas de non-respect de l’interdiction récente sur le démarchage CPF.